Quel rôle jouent les agents immobiliers à l’ère de l’intelligence artificielle ?

Ubérisation et remise en cause de la rémunération de l’agent immobilier

Selon les données de la 6ème édition du Panorama do Imobiliário e da Cidade 2022 (Fundação EY-PALLADIO), l’économie immobilière en 2021 a un poids considérable dans notre économie financiarisée, soit 11% du PIB en 2021.

Avec 51,5 mille emplois nets générés, les indicateurs restent au vert avec des perspectives de reprise après les incertitudes liées à la crise du COVID-19.

Les huit grands domaines des métiers de l’immobilier et de l’urbain, dont le marketing, ne donnent pas au métier d’agent immobilier la place qu’il mérite. Alors que cela est en prise directe avec un mouvement de fond vers l’ubérisation de son offre de services, l’agent immobilier doit sans cesse s’adapter au marché. Un grand défi.

Par ailleurs, alors qu’il se concentre sur la sécurisation de l’acte, lors de son devoir de déclaration, ses honoraires sont régulièrement remis en cause. Est-ce un engouement culturel ?

Est-ce le monde 3.0 et les informations désormais accessibles au grand public qui génèrent cette illusion d’un service gratuit ?

Non, la rémunération des agents immobiliers est évidente. Elle ne se remet pas en question a priori.

Agent immobilier et sécurisation des actes

La Loi HOGUET, qui régit le mandat du Mandataire depuis cinq décennies, fait référence au principe de bonne foi à toutes les étapes du contrat, qui régit le droit contractuel, sous réserve des dispositions d’ordre public de l’article 1.104 du Code civil.

Dans le même temps, le besoin d’enjeux économiques justifiait l’obtention d’actes.

Il s’agissait pourtant d’une réelle appréciation du métier que les dérives actuelles du monde numérique tendent, parfois, à remettre en cause.

Agent immobilier, un rôle de conseil

Ceci dit, il y a une deuxième spécificité de l’Agent : sa connaissance approfondie du marché local, indispensable pour l’information et la prise de décision des clients pour vendre ou acheter.

Son rôle de conseil va donc au-delà de la simple médiation entre l’offre et la demande. Développé, ce conseil implique en fait votre capacité à commercialiser des immobilisations au « temps T ».

Il permet cette « liquidité de la marchandise », garantissant l’efficacité du processus de vente. Un bien qui se vend rapidement est un bien dont l’évaluation initiale était la plus réaliste, compte tenu de toutes les caractéristiques dont il dispose (situation, statut de copropriété, qualités intrinsèques du bien, proximité des services et des lieux de consommation). Dans un marché tendu, cela semble anodin quand il s’agit de la précieuse expérience de l’Agent.

On comprend que la matière première est avant tout un vecteur de caractéristiques, mais plus largement, le prix de transaction est avant tout le prix accordé par ce marché (approche de valorisation hédonique).

Agent immobilier, une expertise

Acheteurs et vendeurs, lorsqu’ils recherchent un Agent, comptent sur cette expertise fondamentale que seul l’Agent peut offrir. Dans les attentes des consommateurs, l’Agent intègre deux dimensions fondamentales : l’objectif (quartier, budget, format, etc.), et le subjectif, qui compte tant dans le choix final des consommateurs-acteurs.

Si on élargit le champ, on se rend compte que le choix du logement dépend beaucoup du lieu de travail.

Cette mobilité résidentielle qui permet « d’amortir les chocs de la crise » (Davezies, La Crise qui vient, 2012, p. 13) est, de tous les enjeux, la plus déterminante.

Le Grand PARIS, projet urbain, social et économique d’intérêt national, le plus grand projet européen, en est la preuve à travers le Grand PARIS EXPRESS.

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Or, depuis plusieurs années nous avons perdu, même partiellement, le créneau des primo-accédants. Conséquence directe de l’offre déconnectée de la demande. En effet, les prix atteignent des niveaux actuellement inaccessibles à une partie de la population, poussée « hors les murs » (phénomène de gentrification).

Dans ce cas, l’agent immobilier est un acteur central, observateur et jugulateur de ces dérives du marché. Il doit, dans son devoir de conseiller, une transparence totale sur la valeur des biens. Dans cette fermeture du marché, l’Agent doit résister à cette pression, et face à des clients en souffrance – être cet authentique garant.

Vers des honoraires plus en adéquation avec le marché

Maintenir notre mission ne serait-il pas aller vers une tarification plus en phase avec le marché ? Pour preuve, je me réfère à l’étude commandée par le Centre for European Law and Politics (2007), qui distingue quatre modèles principaux : le modèle latin traditionnel, (que nous sommes), le modèle réglementé néerlandais, ce qui passe pour un avocat comme au Royaume-Uni et dans le système scandinave des Chartered Estate Agents.

Dans un monde où l’on a glissé depuis les années 2000 « de la notion de valeur d’usage à la notion de valeurs d’échange » (Alain BECHADE : La financiarisation de l’immobilier, patrimoine ou risques pour l’investisseur final et son Conseil ?“, Colloque PATRIMONIA 2007 ) , qui s’accompagne et s’accélère avec la révolution numérique en cours, notre rôle est encore plus significatif.

De plus, les agrégateurs, fournisseurs de données, ne remplaceront jamais l’évaluation de l’Agent.

L’avènement de nouveaux modèles économiques avec des services dématérialisés et des coûts fixes reflète ce processus. Il offre aux agents une « nouvelle pratique de production et de distribution » bienvenue. 2020″).

Pour ma part, je ne peux pas oublier les mots de François ASCHER : « … La qualité et la rapidité des remontées sont déterminantes et donnent lieu à de nouvelles techniques de reporting qui vont bien au-delà des tableaux de bord habituels. La connaissance n’est plus séparée de l’action, elle est dans l’action elle-même », in The New Principles of Urbanism, 2010.

Il faut donc garder ses distances avec ce principe redoutable des technosciences, à savoir : « l’inertie devient l’horizon prioritaire de l’activité humaine » (Paul VIRILIO, L’Inertie Polaire), et rester vigilant après cette période. moyens de télécommunication (télétravail, classes virtuelles, etc.) et l’avènement du Métavers.

Alors, tout comme je n’imagine pas un seul instant utiliser l’intelligence artificielle pour rédiger des annonces de vente, débarrassez-vous de la croyance délirante selon laquelle l’intelligence artificielle est déterminante pour analyser la valeur de votre bien à un moment donné.

L’intelligence artificielle n’a aucune intention, elle ne sait pas où elle veut aller.

Cet article a été rédigé par Sophie Saraga, formatrice en immobilier. MySweet’immo est un site d’information animé par des journalistes de la rédaction et les meilleurs professionnels de l’immobilier et du patrimoine. Êtes-vous un expert et souhaitez-vous partager votre point de vue ou votre analyse avec nos lecteurs ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com.

N’imaginez pas un seul instant utiliser l’intelligence artificielle pour rédiger des annonces de vente, débarrassez-vous de la croyance illusoire selon laquelle l’intelligence artificielle est déterminante dans l’analyse de la valeur de votre bien à un instant donné. L’intelligence artificielle n’a aucune intention, elle ne sait pas où elle veut aller. Et ça me va.

Sophie Saraga, formatrice en immobilier