Un temps très tempéré à temporairement très chaud a largement dominé durant ce mois de mai 2022, notamment entre le 8 et le 22 mai avec des pics de chaleur dépassant les 30 degrés dans les deux tiers sud du pays. Les températures ont chuté en fin de mois dans de nombreuses régions, sauf près de la Méditerranée où des températures élevées ont persisté.
La température moyenne nationale mensuelle a atteint 17,1 degrés pour une moyenne de 14,9 degrés durant la période 1991-2020. C’est le mois de mai le plus chaud depuis au moins 1946. Il dépasse largement l’ancien record établi durant les mois de mai 1989 et 1999 (16,2 degrés).
C’est la première fois depuis 1946 qu’un mois de mai dépasse sa normale de 2 degrés ou plus, alors que tous les autres mois de l’année ont déjà réalisé cet « exploit ».
En valeur absolue, c’est à Ajaccio qu’il a fait le plus chaud avec un maximum de 36,2 degrés le 27 (nouveau record mensuel de chaleur). En ajoutant les stations météorologiques secondaires, Oloron (Pyrénées Atlantiques) se démarque avec 36,8 degrés le 23.
En consultant les plus anciens relevés météorologiques, notamment à Paris, les trois mois de mai dépassent 2022 (17,8 degrés), tous situés paradoxalement en plein « petit âge glaciaire » : 1684 et 1771 (18,4 degrés) et le record de mai 1758 ( 18,9 degrés). degrés).
La moyenne saisonnière du printemps météorologique (du 1er mars au 31 mai) en France atteint 12,75 degrés pour une normale de 11,7 degrés, soit 1 degré au-dessus de la normale 1991-2020. Trois printemps ont même été légèrement plus chauds depuis 1946 : 2020 (12,86 degrés), 2007 (12,88 degrés) et le printemps record de 2011 (12,92 degrés).
Peu de pluie
Les conditions de haute pression omniprésentes ont empêché le courant de basse pression de circuler dans notre pays. Malgré la chaleur, il y a eu relativement peu d’orages. En conséquence, les précipitations ont été rares et rares, faisant de mai 2022 le plus sec depuis au moins 1946.
La moyenne nationale des précipitations mensuelles en France n’est en effet que de 23 mm, battant le record de mai 2011 (24 mm).
C’est à Chamonix qu’il a le plus plu avec 82 mm de précipitations dans le mois. Plus localement, elle est tombée à 136 mm à Montgellafrey (Savoie).
En revanche, Alistro (Corse), Istres (Bouches-du-Rhône) et Nice n’ont reçu que 2 mm. Dans une petite ville de l’Ain, Ceyzériat, il n’a pas plu du tout en mai. La dernière averse a eu lieu le 30 avril (0,2 mm) et la suivante le 1er juin (2,2 mm).
Avec trois mois sur trois déficitaires, le printemps 2022 est le cinquième le plus sec de France depuis au moins 1946. En moyenne nationale, seuls 107 mm de pluie sont tombés pour une normale de 179 mm. Le déficit atteint donc 40% !
Il avait également chuté de 107 mm au printemps 1976, 103 mm en 1997, 100 mm en 1953, 97 mm en 1955 et le record établi au printemps 2011 à seulement 90 mm.
Les 182 mm reçus depuis le 1er janvier sont loin de la normale (307 mm). Le déficit atteint 40% ! Seule l’année 1953 a été pire dans les cinq premiers mois de l’année avec seulement 152 mm.
Enfin, il a baissé de 412 mm depuis octobre dernier pour une moyenne de 547 mm, soit près d’un déficit de 25 %. Des chiffres encore plus bas n’ont été enregistrés que deux fois au cours de la même période : 362 mm d’octobre 1975 à mai 1976 ; 331 mm d’octobre 1948 à mai 1949.
Ensoleillement important
Logiquement, les chiffres du coup de chaleur étaient élevés en mai 2022, sans battre de record. 273 heures d’ensoleillement en moyenne mensuelle nationale, le sixième chiffre le plus élevé après 1990 et 1952 (280 h), 2011 (281 h), 2020 (286 h) et le record de 1989 (304 h).
Pau était la ville la moins ensoleillée avec 207 heures dans le mois et Marseille-Marignane la plus lumineuse avec 334 heures.
Avec 646 heures d’ensoleillement pour une normale de 564 heures, le printemps est très ensoleillé (15% de plus). Mais dix printemps ont été plus ensoleillés depuis 1946. Rien d’exceptionnel donc.
Un mois de mai en ligne avec la tendance du printemps dans son ensemble, c’est-à-dire chaud, sec et ensoleillé. La sécheresse s’est aggravée le 31 mai, tant en surface que dans les aquifères profonds. Il faudra attendre le retour des pluies dans les prochaines semaines pour passer l’été 2022 le plus sereinement possible. Les orages du début juin ont apporté d’importantes quantités d’eau, qui ont stoppé la sécheresse de surface, mais n’ont pas été suffisantes pour arrêter cette sécheresse de longue durée.