Pour la deuxième année, François-Xavier Chambost, directeur de la société Bedinshop, propose une visite insolite du centre historique de Romans-sur-Isère. C’est toujours commenté par les jeunes du quartier.
Dès ce mercredi 29 juin, venez découvrir un peu d’histoire de Romans-sur-Isère. A travers une visite guidée d’une quarantaine de minutes, cinq jeunes dévoilent le secret bien gardé du centre historique. « Les visites s’articulent autour de trois axes : anecdotes historiques, légendes locales, explications des noms de rues. Nous proposons donc des balades avec très peu de temps de repos : le public bouge beaucoup et les jeunes se racontent toujours des histoires », précise François-Xavier Chambost, l’initiateur. de la visite, c’est cet habitué qui inaugure sa deuxième saison touristique.
Exit les dates historiques
De plus, il ne s’agit pas de visites « scientifiques » faites par date et chronologie, mais d’une histoire insolite… dont les repères chronologiques sont volontairement déformés. « Le but n’est pas de concurrencer des visites plus intellectuelles. Nous, les rencontres, on s’en fout. On dit que tout s’est passé au Moyen-Age ! Le plus important, c’est le côté insolite, unique, la petite histoire. On s’en fiche. N’hésitez pas à vous référer à la visite plus connaisseuse et à un super guide coincé sur une grosse histoire », assume Romain, patron de la société Bedinshop.
Le plein d’anecdotes
Lors de vos pérégrinations dans la vieille ville, vous croiserez l’histoire du dernier escalier de bois de Romans-sur-Isère, les bandits qui torturaient les villageois pour leur extorquer de l’argent, ou encore le chemin de croix vu dans les rues de l’ancien centre.
Plus qu’un visite commentée
Un autre objectif de la visite était de faire émerger une autre vision de la jeunesse des milieux populaires puisque la visite était animée par cinq jeunes des quartiers de la Monnaie et de Verlaine. La spontanéité, l’origine et parfois l’image négative attachée aux jeunes dans le milieu environnant, témoignent du principe des visites historiques. Ce parti pris, toujours assumé par François-Xavier Chambost, est le sel de cette avenue unique du commentaire. « L’édulcorant sur le gâteau de cette visite est vraiment l’expression de la jeunesse. Ils parlent avec leurs mots, leur imagination, leur gouaille. La dichotomie entre ce dont ils parlent, qui est le passé catholique médiéval, et eux à eux, tous musulmans, c’est ce qui fait la richesse de la visite. Il y a un pont entre les deux mondes.
Apporter un ancrage local
Par cet exercice unique, les jeunes montrent aussi au monde qui les entoure que venir d’un milieu populaire et s’intéresser à leur ville est possible. « Ça amène des racines, des racines locales, ils deviennent des citoyens et s’identifient à leur ville. Ils se changent et changent le regard des autres. Non, ce ne sont pas tous des délinquants, loin de là ?! Quand on leur donne les moyens, ils font des choses très bien. »
« On change leur vie »
Avec la visite, les jeunes âgés de 16 à 18 ans ont également gagné en confiance, en aisance à parler et ont réussi à se démarquer devant le public. Grâce à cette première expérience professionnelle, deux d’entre eux ont décroché des stages durant leur deuxième année. « Grâce à la visite, j’ai pu faire deux stages en immobilier. J’ai même dirigé la visite. Nous étions beaucoup plus à l’aise pour parler en public », raconte Jessime. Son acolyte, Youcef, parvient à décrocher un apprentissage chez un plombier. « Je crois que ce projet change leur vie. Il leur donne une vraie estime d’eux-mêmes » lance François-Xavier Chambost, leur « guide » sur cette nouvelle voie. La seule fille du groupe, Ophélie, qui était très timide, réussit désormais à retenir le regard des autres et à ne pas paniquer devant le public. Une vraie avancée pour ces jeunes.
Infos pratiques
Tous les mercredis et samedis du 29 juin au 27 août à 17h30. Tarif : 2 € pour les adultes à partir de 16 ans, gratuit pour les enfants (conseils pour apprécier le travail des jeunes appréciés). Réservations : bedinshop.fr (rubrique « visiter mon centre historique »).