Santé, retraites, énergie, agriculture : voilà ce qui nous attend en 2023

L’autre changement annoncé pour cette année 2023 est évidemment tout ce qui touche à l’énergie. La crise énergétique qui touche l’Europe en général et la France en particulier ne sera pas sans conséquence sur notre mode de vie. Depuis plusieurs semaines, on parle de délestages, de coupures, mais qu’en sera-t-il finalement dans les mois à venir ?

La santé, plus que jamais au cœur de nos préoccupations ces dernières années, sera au centre de l’actualité en 2023. Mais qu’est-ce qui va changer ? L’hôpital public est en surchauffe et notre système de santé atteint ses limites. A cela s’ajoutent les déserts médicaux et le manque de médecins…

Enfin, la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) sera déterminante pour l’avenir des agriculteurs et donc pour notre quotidien.

Électricité : et si on évacuait la peur des coupures ?

Thierry Daniel Vidal/ « L’OUEST »

L’autre changement annoncé pour cette année 2023 est évidemment tout ce qui touche à l’énergie. La crise énergétique qui touche l’Europe en général et la France en particulier ne sera pas sans conséquence sur notre mode de vie. Depuis plusieurs semaines, on parle de délestages, de coupures, mais qu’en sera-t-il finalement dans les mois à venir ?

La santé, plus que jamais au cœur de nos préoccupations ces dernières années, sera au centre de l’actualité en 2023. Mais qu’est-ce qui va changer ? L’hôpital public est en surchauffe et notre système de santé atteint ses limites. A cela s’ajoutent les déserts médicaux et le manque de médecins…

Enfin, la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) sera déterminante pour l’avenir des agriculteurs et donc pour notre quotidien.

Électricité : et si on évacuait la peur des coupures ?

Thierry Daniel Vidal/ « L’OUEST »

Le réseau électrique français ne sera pas à l’abri de délestages jusqu’à la fin de l’hiver en cas d’épisodes de grand froid. Mais les perspectives sont moins sombres que prévu l’automne dernier

Emmanuelle Wargon l’a assuré le 28 décembre au micro de France Inter : sauf imprévus majeurs, il n’y aura pas de coupures d’électricité dans les foyers français jusqu’à la mi-janvier. Il n’y a aucune raison de douter de la présidente de la Commission de régulation de l’énergie. La météo très clémente des deux prochaines semaines se joindra à la baisse de la consommation électrique du pays (corrigée des variations de température) : -9% en moyenne sur les quatre derniers mois. Vous pouvez même miser sur un Ecowatt vert vif dans cette période de temps.

La suite est plus floue. Au-delà de vingt jours, Météo France n’a pas la capacité de déterminer si une vague de froid va geler le pays ou non. Une vraie vague, pas le gel parfaitement normal vu début décembre. Si tel était le cas, RTE, qui gère le transport de l’électricité, pourrait être amené à demander un arrêt tournant de deux heures pour éviter les dommages.

Emmanuelle Wargon (@EmmWargon), présidente de la Commission de régulation de l’énergie : « C’est vrai que l’appel à la sobriété a vraiment été entendu. Durant les 4 derniers mois, on était à -9% de consommation d’énergie électrique, un objectif -entreprises et familles » #le7930inter pic.twitter.com/DT1igR16hl

Cette hypothèse, qui fait l’actualité depuis deux mois sans que personne ne subisse la moindre panne, est de moins en moins probable – ce qui ne veut pas dire qu’elle a un risque nul de se produire. Autrement dit, le temps est de notre côté. Au fil des semaines, les indispensables réacteurs nucléaires d’EDF redémarrent progressivement, dopant les capacités de production nécessaires. Les deux tiers de la puissance installée sont désormais disponibles. De plus, les stocks hydrauliques sont stockés derrière les barrages, ce qui n’était nullement certain de cette réduction. Et les réserves de gaz permettront de faire fonctionner des centrales thermiques sans risque de rupture d’approvisionnement.

Les heures critiques sont connues : en semaine, le matin entre 8h00 et et 13h et le soir entre 18h00 et 20 h, lorsque la demande électrique est la plus élevée. Le premier pic est passé sans incident le 12 décembre à 19 heures, alors que la France frissonnait. Il sera poursuivi plus loin.

De nouvelles mesures pour sauver le système de santé

Il y a un fort risque que la fièvre des hôpitaux publics ne baisse pas en 2023. Si, en plus, le paracétamol manque encore dans les officines, la tension peut encore monter. Sans parler du manque d’antibiotiques et autres corticoïdes. La crise sanitaire ne se termine pas, et la pandémie de Covid n’a fait que souligner la fin d’un système de santé issu du boom d’après-guerre, où l’on consommait plus de soins, de médicaments et de consultations médicales que nécessaire. La loi de financement de la sécurité sociale votée en 2022 donne le ton des nouvelles routes qui démarreront en 2023.

Ainsi, l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) est fixé à 244 milliards d’euros (+3,5% hors dépenses Covid). Des coupes dans les dépenses sont déjà prévues pour les médicaments, les laboratoires de biologie, l’imagerie et la complémentaire santé. Aie. L’hôpital public en difficulté ne sera heureusement pas touché par les coupes budgétaires, puisqu’une rallonge de 1,1 milliard a été ajoutée par le gouvernement, afin de soutenir les services pédiatriques et de compenser les surcoûts liés au Covid.

Ainsi, le budget 2023 de la Sécurité sociale mettra l’accent sur la prévention et l’accès aux soins, l’accompagnement des familles, des personnes âgées… et aussi la lutte contre la fraude sociale. Tout d’abord, il est conseillé de ne pas tomber malade, au moins comme ça la Sécurité Sociale ne coûtera pas trop cher. En 2023, des rendez-vous « prévention » seront programmés aux âges clés de la vie. Les tests de dépistage des infections sexuellement transmissibles en vente libre, comme il en existe déjà pour le VIH, seront remboursés pour les moins de 26 ans. Les femmes auront accès en vente libre à la pilule du lendemain.

Pour lutter contre le manque de médecins dans certains secteurs, un stage de 4 ans en médecine générale est imposé aux jeunes médecins qui sont envoyés en dernière année de stage en cabinet, avec priorité dans les zones médicalement délaissées. Les médecins et les infirmières seront autorisés à travailler jusqu’à l’âge de 72 ans dans l’hôpital public. Oui, nous manquons d’armes.

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Réforme des retraites : un crash-test pour Macron

Emmanuel Macron va commencer cette année 2023 par le premier grand test, pour ne pas dire crash-test : la réforme des retraites. La Première ministre Élisabeth Borne le présentera en détail le 10 janvier, mais l’objectif est connu : relever l’âge légal de la retraite à 65 ans, contre 62 aujourd’hui.

Certes, le chef de l’Etat considère que sa réélection à l’Elysée a tranché ce débat, dans la mesure où il a fait cette proposition tout au long de sa campagne. Pourtant, la descente de ce texte s’annonce mouvementée. D’abord parce que les syndicats s’y opposent fermement. Dont la CFDT. Un alignement des principales centrales syndicales n’est pas à exclure. Ensuite, parce que les formations de la gauche sont aussi contre, de même que le RN. Et enfin, parce que même à droite, les élus sont divisés. La constatation d’une majorité politique sur ce texte s’annonce donc difficile, mais pas insurmontable, le gouvernement ayant encore la possibilité de passer par le 49-3 pour une adoption sans vote.

Preuve en tout cas que le sujet est explosif, l’exécutif a préféré annuler la présentation de cette réforme prévue mi-décembre et la reporter à janvier pour ne pas prendre le risque de gâcher les fêtes de Noël avec les mouvements sociaux.

Il conviendrait donc d’écouter attentivement Élisabeth Borne, le 10 janvier, car le cap des 65 ans doit s’accompagner d’une indemnisation. Surtout au cours de carrières longues et ardues. Pour l’exécutif, il y a une marge de manœuvre, dans cette couleur graphique il est censé éteindre les polémiques.

Sauf que cette réforme entre dans un contexte des plus défavorables avec une crise énergétique et une inflation qui font mal aux portefeuilles et au moral. S’y ajoutent la grève des médecins libéraux, une grave épidémie de grippe et la présence du Covid encore très répandue. Si l’hiver s’annonce chaud pour Emmanuel Macron, il vise néanmoins à ce que cette réforme prenne effet à l’été.

PAC 2023-2027 : plus de liberté aux États en se souciant un peu plus de l’environnement

La nouvelle politique agricole commune (PAC) entre en vigueur le 1er janvier 2023 pour une durée de cinq ans. PAK qui a fait l’objet de longues négociations, notamment avec les États membres, car la principale caractéristique qui le distingue des précédents est le pouvoir accordé aux États. Et ce, à travers la conception d’un Plan Stratégique National (PSN) propre à chaque pays membre mais qui doit néanmoins obéir à des objectifs communs à l’ensemble de l’UE (et consignés dans le pacte vert et dans De la Ferme à la Fourchette). ), à commencer par la forte volonté d’agriculture écologique, notamment avec la mise en place d’écoschémas. Autrement dit, des aides destinées à rémunérer des pratiques agroécologiques reconnues pour leurs bénéfices environnementaux, au-delà des exigences de conditionnalité imposées jusqu’alors.

La conditionnalité est donc renforcée par la prise en compte des aides versées aux agriculteurs français, des exigences environnementales liées à la rotation des cultures et à la biodiversité, et l’introduction de la conditionnalité sociale. Les écorégimes, quant à eux, représenteront 25 % des paiements directs et devraient inciter les agriculteurs à mettre en œuvre des pratiques en faveur de la biodiversité et du climat. Trois voies vers l’éco-régime seront possibles : la voie des pratiques agricoles incluant la diversification des cultures, la voie de la certification environnementale (agriculture biologique, HVE) et la voie des infrastructures agroécologiques (haies, bois, jachères).

A noter également que cette PAC entend se mobiliser pour le développement de l’agriculture biologique avec un objectif de 18% de la SAU en 2027, pour renforcer les moyens dédiés à l’installation des jeunes agriculteurs dans un contexte de très vieillissement de la population agricole. et cibler l’aide sur les secteurs et les territoires les plus fragiles.

Le budget de la PAC 2023-2027 sera de 387 milliards d’euros, soit un tiers du budget européen, dont 45 milliards pour le PSN français. .

Immigration : un projet de loi qui divise

Après la réforme des retraites, qui devrait conditionner une grande partie de l’agenda politique de l’année, l’autre moment de bravoure pour la majorité sera la nouvelle loi sur l’immigration. Un texte qui a déjà été présenté par les deux pilotes en charge du dossier. En l’occurrence Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, et Olivier Dussopt, le ministre du Travail. Un duo qui se justifie par la volonté du gouvernement de ne pas limiter ce projet de loi à une dimension sécuritaire, mais, au contraire, d’y ajouter un volet économique. Et c’est pourquoi nous avançons sur deux tables en même temps.

Sur la première, Gérald Darmanin a été très clair, l’objectif est double : durcir les conditions d’entrée en imposant notamment un examen de français et faciliter l’expulsion des demandeurs d’asile et des délinquants étrangers, qu’ils soient en milieu régulier ou situation irrégulière. .

Que nous réserve 2023 ? photo du nouvel an chinois

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Or, sur ce sujet des expulsions, le gouvernement est sous pression face au faible taux d’exécution des OQTF, les obligations de quitter le territoire français. En effet, au premier semestre 2021, sur les 62 207 OQTF émises, seules 3 501 ont été exécutées. Et ce, principalement en raison de l’obstruction des pays d’origine, réticents à délivrer les indispensables laissez-passer consulaires.

Si ce projet de loi est adopté, les procédures d’appel seront simplifiées et réduites. Enfin, et pour compenser ce durcissement des règles, la réforme affiche l’ambition de mieux intégrer. Surtout par le travail. Le gouvernement veut créer un titre de séjour pour les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. La Première ministre Élisabeth Borne a été formelle : « Parler d’immigration, c’est dire qui on veut et qui on ne veut pas accueillir. »