PARIS : « Tout ce qu’un homme est capable d’imaginer, un autre est capable de le réaliser » une citation apocryphe que certains attribuent à Jules Verne. Pour incertaine qu’elle soit, elle se vérifie souvent dans l’histoire. Tout droit sorti de l’imaginaire, des contes et des romans de l’auteur, le constructeur américain Alef Aeronautics a l’ambition de commercialiser à grande échelle, d’ici 2025, son véhicule électrique à mi-chemin entre le drone et la voiture capable de décoller et d’atterrir à la verticale.
Dans le monde de la haute technologie, la compétition pour les voitures volantes est féroce. Un grand nombre d’innovations techniques permettent aujourd’hui de transformer nos quatre-roues en petit avion, en hélicoptère ou en quadricoptère équipé d’ailes repliables et de rotors.
Les constructeurs de ce segment se battent pour la première technologique ; et dans cette course de vitesse, Alef a récemment dévoilé son premier prototype, le Model A, qui se démarque de ses concurrents. La voiture volante du constructeur américain est, au sens propre, la première voiture volante à conserver sa forme de voiture en vol.
Alef Aeronautics, basée au cœur de la Silicon Valley, a présenté lors d’une conférence de presse à la Draper University de San Mateo en Californie le 19 octobre, les premières images et quelques spécifications techniques de sa voiture volante.
Selon le constructeur, le Model A est prêt à prendre d’assaut les cieux et offrirait sans aucun doute une expérience unique aux passagers.
Alef Aeronautics a présenté son modèle A en fibre de carbone similaire aux avions électriques à décollage et atterrissage verticaux que les spécialistes désignent par l’acronyme e-VTOL, des véhicules que le grand public a pu découvrir avec la médiatisation des taxis volants.
L’e-VTOL à huit hélices d’Alef est conçu pour fonctionner principalement comme une voiture électrique avec une autonomie de 320 km, mais peut également décoller à la verticale et survoler les embouteillages sans craindre les mauvaises conditions météorologiques.
Les hélices sont montées à l’intérieur, donc même en vol, le véhicule d’Alef ressemble toujours à une voiture. Quand il décolle, il se retourne sur le côté (avec la cabine passagers) et fonctionne comme un drone
Un décollage progressif des investissements et un krach toujours possible
Depuis 2016, le constructeur californien a produit un premier prototype de taille réduite pour séduire les investisseurs. Alef bénéficie du soutien financier de Tim Draper, l’un des premiers investisseurs de Tesla et SpaceX, qui a apporté 3 millions de dollars à l’entreprise.
Cependant, l’histoire regorge d’exemples de véhicules volants qui n’ont jamais réussi à décoller. En 1946, Robert Edison Fulton Jr. a conçu l’Airphibian, un hybride avec des ailes qui pouvaient être stockées dans le hangar de l’avion lorsque le véhicule roulait sur l’autoroute. Malheureusement, l’Airphibian n’a jamais connu de succès commercial, tout comme les autres sociétés de véhicules volants de l’époque.
Aujourd’hui encore, les véhicules volants peinent à s’imposer sur le marché, bien que plusieurs prototypes aient été produits par des constructeurs européens et chinois. Les obstacles réglementaires sont la première difficulté à surmonter pour ces nouveaux entrants sur le marché automobile.
Parmi les prétendants crédibles qui tentent de se tailler une place au soleil sur ce marché en plein essor, citons le PAL-V International Liberty Sport de Hollande, au prix de 300 000 $, et le Switchblade américain de Samson. Sky dont le prix de vente avoisine les 170 000 dollars.