Sécheresse : En Ile-de-France, inquiétude sur les conséquences…

Désormais, c’est toute la France qui est touchée par la sécheresse depuis le passage sous « vigilance » de Paris et de sa petite couronne lundi soir. De quoi inquiéter les agriculteurs et les associations de protection de l’environnement en Île-de-France.

En effet, juillet 2022 a été le deuxième mois le plus sec jamais enregistré depuis 1959 selon Météo-France. Les agriculteurs de la région parisienne qui voient leurs sols s’assécher sont inquiets. Dans la région, l’indice d’humidité du sol (SWI) a augmenté en 2020 à 0,14 (où 0 représente un sol sec) contre une moyenne de 0,33 de 1981 à 2010.

Pour les agriculteurs français, il est difficile de s’en sortir avec une telle chaleur. Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA (Fédération nationale des associations d’agriculteurs), témoigne de ces difficultés : « Aujourd’hui en Île-de-France, les pâturages deviennent de véritables tapis. Nous avons une très mauvaise fertilisation. Là où nous avons normalement 300 ou 400 cors par épi, nous en avons plus de 100 ou 200″.

💧 ❌ A quelques jours de fin juillet, le cumul mensuel des précipitations sur l’ensemble de la France est le plus bas jamais mesuré depuis 1959. La sécheresse des sols est particulièrement élevée dans de nombreuses régions. pic.twitter.com/kqgDrIfE0x

Bien que la limite de « vigilance » instaurée à Paris et ses environs n’oblige pas encore à limiter l’usage de l’eau, Luc Smessart tient à rappeler que « seuls 5% des agriculteurs français irriguent leurs terres de manière artificielle ».

Si le secteur agricole est fortement touché, la faune et la flore souffriront également de la sécheresse. Face à la chaleur, les sources d’eau s’évaporent, perturbant tout un écosystème : « Les espèces animales et végétales n’ont pas le temps de s’adapter aux nouvelles températures », explique Nicolas Boudereaux, écologue à l’Aven du Grand-Voyeux en Seine-et-Marne.

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Face à la disparition des zones humides, Nicolas estime qu’il faut apprendre à « partager l’eau ». Il est impératif d’éviter de construire des maisons à proximité de ces zones, dont le principal facteur d’influence est l’eau. Cela le sauve et ne fragilise pas cet environnement. La France s’est également engagée à les préserver en signant la convention internationale de Ramsar. Convention pour protéger ces espaces à forts enjeux écologiques, économiques et sociaux.

Désormais, scientifiques comme agriculteurs demandent à s’intéresser aux réserves d’eau. Car si l’on fait des économies d’énergie pour protéger l’environnement, il faudra bientôt penser aussi à sauver cette précieuse source de vie.