Photo : Martin Ménard / TCN
Le site Agrométéo Québec fournit des données météorologiques variées, fiables et sans cesse actualisées qui aident les agriculteurs à planifier les travaux aux champs.
« Agrometeo Québec est un outil que j’utilise presque tous les jours pour prendre des décisions en matière de protection des cultures », explique Luc Bérubé. Agronome et producteur de pommes de terre de semence, de maïs sucré et de fraises au Bas-Saint-Laurent, M. Bérubé est conseiller agricole pour le Groupe Pousse-Vert. Le 28 février dernier, l’Union des producteurs agricoles s’est exprimée lors d’un webinaire intitulé Agrometeo et l’optimisation des traitements phytosanitaires à la ferme. René Audet, agrométéorologue et coordonnateur du site Web d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, a présenté le contenu de agrometeo.org. Créée par Agriculture Canada en 2006, cette adresse est maintenant accessible au public.
La météo est impliquée dans toutes les phases de la gestion globale des ravageurs : prévention, détection, intervention, méthodes de contrôle, enregistrement, surveillance et examen. Les diverses données du site proviennent de plus de 200 stations météorologiques agricoles du Québec et d’autres partenaires (voir encadré) : températures régionales, nébulosité, humidité du sol, précipitations affichées, indice de séchage du fourrage, force du vent, déplacement de l’air. masses, etc… Parallèlement aux informations sur les maladies, les données sont utilisées pour construire des modèles bioclimatiques disponibles sous forme de cartes et de graphiques. Ceux-ci peuvent être trouvés sous l’onglet Ag Weather, sous les boutons Grandes cultures, Légumes, Pommes de terre, Pommes, Fourrage, Baies et Informations générales.
Ainsi, pour les cultures arables, il existe des modèles bioclimatiques des maladies qui menacent l’orge et le blé de printemps. Pour la fusariose de l’épi du blé, les cartes permettent d’évaluer les risques de maladie sur une période de trois jours. En 2018, il y aura de nouveaux modèles pour les cicadelles vertes et la punaise marbrée, et de nouveaux modèles de phénologie pour les cultivars de haricot et de pois.
M. Bérubé construit ses modèles climatiques selon ses besoins avec les données des stations météorologiques autour de son entreprise.
Cela affecte les méthodes de lutte contre les insectes, les maladies et les mauvaises herbes : choix des pesticides et des équipements (hauteur de rampe, type de buse, dérive et vitesse d’avancement). Le conseiller agricole fait également attention à la vitesse du vent dont la force peut augmenter la dérive ou maintenir le produit en suspension, annulant ainsi son efficacité. Une chaleur élevée ou une faible humidité relative réduira la taille des gouttelettes en augmentant la dérive des gouttelettes. Au Bas-Saint-Laurent, il a pu déterminer en quelques jours quand utiliser des fongicides pour prévenir la brûlure de la pomme de terre.
Le webinaire a été présenté dans le cadre du Plan d’action phytosanitaire 2017-2019 de l’UPA sur la gestion globale des ennemis des cultures.
C’est en ligne à : https://studiocast.ca/client/upa/event/3729/fr/242.
Le site Agrométéo est le fruit d’une collaboration entre plusieurs institutions, notamment le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et La Financière agricole du Québec. Contient des données climatiques gérées par Environnement Canada et La Financière, Rio Tinto Alcan, Hydro-Québec et le ministère des Forêts du Québec. Mesonet, une organisation à but non lucratif, gère les données et les traite pour l’Université de l’Oklahoma.
En plus des modèles climatiques, il existe des animations radar interactives des précipitations à venir, ainsi que des traces rétrogrades des masses d’air. Déjà utilisés par le Réseau québécois d’alertes phytosanitaires, ces backtracks permettent de suivre sur cinq jours l’évolution de la rouille et des pucerons, qui peuvent être transportés sur des centaines de kilomètres par le vent.
Brigitte Verdière, collaboration spéciale

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