Versailles. François de Mazières : quels projets pour 2023 ?

Contexte financier et énergétique, projets d’avenir, budget 2023, impôts… En ce début d’année, le maire de Versailles (Yvelines), François de Mazières, répond à nos questions.

Actualité : L’année 2023 s’annonce très compliquée financièrement, même pour une ville comme Versailles. Avez-vous besoin d’augmenter les impôts (impôts fonciers) ?

François de Mazières : Les prix de l’énergie sont multipliés par trois ou quatre, pour toutes les villes.

« Une ville, ce n’est pas une entreprise, c’est un service public »

A Versailles nous avons aussi d’autres difficultés : une forte péréquation (c’est-à-dire une redistribution décidée au niveau national entre les villes considérées comme riches et vers les villes dites pauvres) qui nous coûte 4 millions par an.

Or, à Versailles, un point d’impôt supplémentaire représente un peu plus de 500 000 € de recettes pour la ville.

Une ferme photovoltaïque

S’y ajoutent : la perte des recettes de la place d’Armes depuis octobre 2022 transférées à l’établissement public du château de Versailles sans compensation de l’État (3 millions d’euros par an), la forte baisse du versement total des dotations de l’État , qui devrait compenser les transferts de coûts de décentralisation, qui sont passés de 20 millions annuels à moins de dix millions d’euros, les sanctions de la loi dite SRU (1,2 ME par an) depuis la ville de Versailles, bien qu’elles aient fortement augmenté son taux de logements sociaux (environ 21 %), est inférieur aux 25 % requis par la loi.

On le voit, les chiffres totaux réalisés par la sphère étatique à Versailles ont atteint un niveau exceptionnellement élevé, nettement supérieur à ce que l’on voit ailleurs et historiquement totalement inédit.

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Cependant, nous n’avons pas augmenté les impôts depuis 11 ans et nous ne l’avons pas fait encore cette année, contrairement à tant de villes.

Notons toutefois que si le taux de taxation voté par la Ville demeure stable, la base sur laquelle ce taux s’applique est indexée à l’inflation au niveau national.

Il y a donc une variation du montant de la taxe foncière sur la feuille d’impôt égale au taux d’inflation, quel que soit le taux adopté par la ville.

Face aux dépenses énergétiques, de nombreuses villes ont mis en place de véritables plans de bataille pour éviter que leurs factures n’explosent. Quelles sont les implications financières pour la ville ? Que mettez-vous en place pour réduire les effets de la facture énergétique ?

Travaux place du Marché Notre-Dame

FdM : Les coûts énergétiques (électricité et gaz) vont passer de près de 2 millions d’euros en 2022 à environ 7 millions d’euros en 2023.

Heureusement, nous avons une politique active de réduction de la consommation d’électricité : nous avons progressivement converti une grande partie des 2 000 points lumineux de la ville en LED et nous accélérons ce mouvement.

Pour la seule année 2022, nous avons passé 10% de l’éclairage public en LED (un projet qui représente un investissement de près de 800 000 €). 53% de notre éclairage public est désormais équipé de LED.

Nous continuerons en 2023, notamment sur l’avenue de Paris.

Nous avons baissé la température dans les bâtiments de la ville d’un degré.