Depuis mardi matin, des perquisitions sont menées au sein du conseil départemental des Yvelines, dans le cadre d’une enquête visant notamment son président, Pierre Bédier (LR), et ouverte pour atteintes à la probité.
Cette enquête préliminaire a été ouverte en juin 2022 à la suite de signalements dirigés contre l’ancien député Pierre Bédier, émis par l’Agence française de lutte contre la corruption et l’association anticorruption Anticor. « Des perquisitions ont commencé (mardi) matin aux domiciles de plusieurs personnes impliquées dans cette enquête, ainsi qu’auprès des services des collectivités territoriales impliquées », a précisé le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine). L’enquête est confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et la délinquance financière et fiscale (OLCCIFF) ainsi qu’à la police judiciaire de Versailles.
Des conditions d’octroi d’une subvention qui interrogent
A 65 ans, l’ancien député-maire de Mantes-La-Jolie, Pierre Bédier, préside le département des Yvelines depuis 2014. Il a également occupé ce poste entre 2005 et 2009.
Le rapport d’Anticor fait état d’une subvention de plus d’un million d’euros versée en 2018 par le conseil départemental à un projet de construction d’un pôle médical à Mantes-La-Jolie, projet porté par une foncière propriété du beau-frère de Pierre Bédier. . et promoteur immobilier.
Ce rapport, rendu en avril dernier, interroge les conditions d’octroi de cette subvention, mettant en lumière les trois casquettes de Pierre Bédier en 2018 : président du conseil départemental, conseiller municipal de Mantes-la-Jolie, et président du conseil de surveillance des Residèncias Yvelines. Essonne Dans quelle mesure Pierre Bédier « a pu influencer et faciliter (…) l’octroi d’une subvention puis l’achat par une entreprise sociale de l’habitat de 22 logements de la SCI de son beau-frère et associé d’un qui personnellement créé une autre entreprise ? », s’interroge Anticor dans son rapport consulté par l’AFP.
Contacté, le conseil départemental des Yvelines n’a pas réagi.
Pierre Bédier a déjà dû faire face à la justice. Il a été condamné définitivement, en 2009, à 18 mois de prison avec sursis et six ans d’inhabilité pour « corruption passive » et « recel d’abus de biens sociaux » alors qu’il était maire de Mantes-La-Jolie.